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  • Photo du rédacteurCharles

Malacca, un authentique Games of thrones (IV)


Suite à une première attaque victorieuse mais illusoire, les maigrelettes troupes portugaises se sont repliées à bord de leurs carracks. Ce qui n’est pas optimum sans toutefois être catastrophique, bref ce n’est pas une victoire à la Pyrrhus.


Albuquerque a démontré la puissance de ces canons, sa supériorité tactique et la discipline de ses troupes. Surtout celle des piquiers qui ont tenu ferme face aux charges d’éléphants. Les artilleurs n’étant pas en reste, au moins un éléphant dut abattu par un tir de canon. Ce qui a donné de quoi réfléchir aux Malais surtout quand le fils du sultan a été blessé lors de la chute de son « destrier » si l’on peut s’exprimer ainsi. Mais question numérique les forces portugaises ne sont pas extensibles, 1500 hommes, y compris les supplétifs indiens, donc nécessité est de les ménagées.


Sauf l’enrôlement de supplétifs locaux, ce sera le cas avec une force de 400 « volontaires » chinois, 400 Malais de Pacem recrutés en chemin et plus tard 600 Javanais. Ce qui demeure fort peu face aux 20 000 Malais aux ordres du sultan Mahmoud.


Les effectifs d’Albuquerque étant limités et difficilement renouvelables, plus le temps passe, plus le risque d’affaiblissement augmente. C’est alors que le sultan se méprend sur les objectifs finaux de ces nouveaux barbares que visiblement il ne comprend pas. Mahmoud libère les prisonniers portugais en espérant ingénument qu’ils s’en repartiront avec eux. Après tout il s’agit de la première revendication portugaise « libérez les nôtres ou il vous en cuira », c’est fort mal connaître le Lion des mers du Sud. Un « libérez les nôtres et il vous en cuira » serait plus réaliste.


Libre, Luy de Araujo renseigne Albuquerque sur les faiblesses des défenses malaises. Pour la petite histoire tous les ex prisonniers sauf deux ont été circoncis de force pour les convertir à l’Islam. C’est du moins ce qu’ils contèrent à leurs compatriotes. J’imagine qu’Albuquerque, grand croisé devant l’éternel, dû apprécier cette délicatesse.


En Inde suite à un siège victorieux il s’est fait livrer les traitres portugais qui pour leur malheur avaient abandonné Goa pour rejoindre les Turks et se sont convertis. Chose assez courante à l’époque, on passe d’une religion à une autre -islam compris- selon les intérêts personnels du moment. Toujours est-il qu’Albuquerque leur garantira la vie sauve, magnanime il tiendra parole. Enfin à quelques détails près, les oreilles, le nez, la main droite et le pouce gauche des traitres sont coupés. Techniquement il ne les a pas fait exécuter, un petit peu quand même vu les risques d’infections, d’hémorragies, etc.


Mais revenons à Malacca, les Portugais imaginent un stratagème original pour établir une tête de pont flottante, pour cela ils utilisent des barques à fonds plats gracieusement offertes par leurs nouveaux alliés chinois. Ils les caparaçonnent de telle manière que les hommes embarqués peuvent faire bon usage de leurs canons tout en demeurant protéger. Dans le détail, je n’ai pas découvert ce qu’ils avaient bricolé au juste comme blindage d’urgence. C’était en bois en tout cas, après ce devait être une espèce de mantelet monté sur une barque ?!?


Toujours est-il qu’ils peuvent s’approcher au plus près de la cité dont la plupart des édifices sont en bois. Ils y boutent le feu, tirent sur tout ce qui bouge… là, ils ne bougent plus. En fait si les Malais se remuent et pas qu’un peu, ils réparent en permanence les dégâts aux palissades et retranchements, éteignent les incendies.


Surtout ils rendent la monnaie aux envahisseurs, profitant des flux et reflux des marées ils fabriquent des brulots flottants qu’ils lâchent droit sur la forteresse flottante portugaise. Ces derniers sont contraints d’effectuer des sorties pour les repousser. Evidemment les archers, canonniers malais les attendent et en étalent plus d’un mais la forteresse flottante tient bon. Peu à peu les défenses de Malacca faiblissent.


Un nouvel assaut terrestre est lancé le 10 aout.


Illustration, les Portugais aux Indes.

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