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Malacca, un authentique games of throne (I)

Photo du rédacteur: CharlesCharles


Nul besoin de revenir sur les détails de la saga de GRR. Martin inspirés entres autres de la Guerre des deux Roses, des Rois maudits -au passage la personnalité de Philippe IV le Bel, le “Roi de Fer” de M. Druon se retrouve trait pour trait dans celle de Tywin Lannister- vous les connaissez, sinon je recommande la lecture de GRR. Martin, et M. Druon tout aussi bien. Il se trouve que l’intrigue qui mena à la prise de Malacca en 1511 par les Portugais est aussi une véritable épopée, et loin, très loin des trois petites lignes généralement accordées dans les guides de voyages.

D’un coté l’Occident avec les Portugais, mais pas qu’eux, de l’autre l’Orient avec les Malais, mais pas seulement...

D’abord l’Occident, les Portugais menés par le fougueux amiral Alfonso d’Albuquerque, un authentique croisé sorti tout droit du Moyen-âge -son rêve ultime, la destruction de la Mecque- mais doté d'une vision impériale d’un empire maritime appuyé sur des bases terrestres, Ormuz, Goa, Diu, Cochin... Malacca. Soutenu par la monarchie Aviz, l’amiral ne fait pas l’unanimité au sein de ses troupes, dont un fort contingent de condamnés ayant eu le choix entre le gibet ou l’aventure aux Indes. A cela s’ajoute des rivalités de Cour, à Lisbonne des coteries n’auront de cesse d’intriguer pour le discréditer. Elles y réussiront, il mourra en disgrâce. Ajouter y des visions différentes sur le devenir de l’Etat des Indes, nombres de Fidalgos sont contre la création de forteresses qu’ils jugent inutiles, ce qui compte c’est la suprématie navale.

Et les Portugais ne sont pas les seuls en lice au sein de leurs propres armadas, y fourmillent les navires affrétés par les commerçants italiens, dont Venise. Ces derniers n’ont rien à faire des guerres, des empires, ils sont là pour le négoce. L’Histoire de cette belle époque toute de voiles et de fureur recèle des anecdotes où la Sérénissime alliée de fait au Portugal soutient en sous-main son principal fournisseur en épices, l’Egypte des Mamelouks contre le Portugal. Cela ira jusqu’à “fournir” deux fondeurs de canons modernes au Samorin “souverain des mers” de Calicut qui fut l’un des principaux obstacles à l’expansion portugaise. Fournir entre “”, rien ne prouve que lesdits fondeurs italiens étaient commissionnés par Venise. Il n’empêche, il s’agit là de collusion avec l’ennemi et livraison de technologies de pointe. Enfin quand il s’agit d’intérêts économiques personnels, les alliances se font et se défont.

Et justement en 1509, une ambassade portugaise est envoyée à Malacca, il n’est alors nul question de conquête. Déjà les portulans indiquant la position exact de Malacca sont encore à inventer, l’idée d’une éventuelle conquête est dès lors très prématurée. (1) Mais il se trouve que les Portugais sont très mal reçus à Malacca où les coteries sont toutes aussi importantes qu’à Lisbonne.

Depuis le voyage historique de Vasco de Gama aux Indes en 1498, les Portugais ont essuyé quantités de déconvenues, dont l’impossibilité de mettre le doigt sur le fabuleux royaume du prêtre Jean. A la place ils découvrent des royaumes peuplés de “Gentils”, des idolâtres mais aussi il découvrent l’ampleur des réseaux commerciaux arabes.

Et là d’emblée cela se passe mal, Chrétienté VS Mahométans... Les premiers sont désagréablement surpris de les y retrouver aux Indes, les seconds ulcérés de les voir venir empiéter sur leurs arrières plates-bandes. Deux dates marquent cette rivalité au XVe siècle, 1453 chute de Constantinople, 1492 chute d’al Andalus, la seconde étant encore fraîche, l’arrivée d’une ambassade portugaise à Malacca incite les conseillers arabes ou courtisans ? En tout cas commerçants à agir pour contrer ces nouveaux concurrents.

A suivre.

(1) L’illustration ci dessus connue comme le “planisphère de Cantino” date de 1502. On y reconnait fort bien le monde méditerranéen, puis l’Afrique, puis cela se dégrade sérieusement aux Indes avant de devenir des plus approximatifs en ce qui concerne le monde malais et au delà.

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