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  • Photo du rédacteurCharles

Malacca dans la revue l’Histoire ce mois-ci

Un demi millénaire plus tard, le magasine de référence l’Histoire revient sur le grand périple qui mena Magellan autour du monde. On y découvre des choses intéressantes généralement oubliées comme le fait que Magellan n’a jamais eu l’intention de faire le tour du monde.

Au service de l’Espagne il tentait d’ouvrir une voie directe vers les îles aux épices en cinglant vers l’Ouest, dépassant le Cap Horn (brrrrr, vu les navires de l’époque ce fut très sport) et s’aventurant sur le Pacifique pour revenir par la même route où tenter une route nordique en contournant l’Amérique du Nord (une gageure à l’époque). Tout ça parce que le monde était divisé en deux depuis le traité de Tordesillas qui interdisait la route des Indes portugaises aux Espagnols.

Magellan, lui, périt dans une guéguerre futile dans un coin perdu de ce qui deviendra l’archipel des Philippines.


Et que vient faire Malacca dans l’affaire ?


Deux choses, la première fut la participation de Magellan à la prise de Malacca en 1511, la seconde l’acquisition de butin dont un esclave malais connu sous le nom de Enrique qui l’accompagnera à Lisbonne puis dans ce tour du monde qui commencera en 1519 en qualité de truchement (interprète).

Du coup l’Histoire s’arrête sur Malacca. Honnêtement mon avis reste mitigé vu certaines erreurs et interprétations pas très scientifiques.

1511, la prise de Malacca

- Dans les années 1440-1450 on découvre que Malacca aurait renforcé ses liens avec la Chine.

Non, c’était à l’époque de Cheng Ho, une bonne trentaine d’années auparavant, en 1450 la Chine était déjà repliée sur elle-même. Dans les Annales Ming ont été retrouvées, de 1411 à 1421 : 29 mentions de Melaka et de 1440 à 1450 : 9 mentions seulement.

- Les sultans sont présentés en patron des arts et de la théologie.

Faux : accueil de prédicateurs et théologiens musulmans, oui, des artistes ? Non, pas à ma connaissance. Des noms !

- La lettre de Rui de Araujo

Un document bien connu, par contre estimer que la ville comptait 40 000 habitants est osé. Araujo n’estime pas la population totale, il écrit qu'il y a 10,000 maisons dont 500 (et non 400) sont construites en terre et non en pierre comme indiqué dans le magazine.

Enrique, le premier homme à avoir fait le tour du monde ?


C’est tout à fait possible, mais l’esclave capturé à Malacca disparu aux Philippines. Il n’existe aucune preuve de ce qu’il fit ensuite. Il a aussi bien pu mourir à Mactan aux côtés de Magellan que survivre et regagner Malacca. Personne n’en sait rien. Ceci n’empêche pas l’auteur, Romain Bertrand, directeur de recherche au CNRS d’imaginer qu’Enrique survit, etc.

Bref, l’histoire y devient de « l’histoire divinatoire », un nouveau genre littéraire, pourquoi pas…

A part ces détails, le dossier est globalement intéressant. J’ai bien aimé le détail sur les plantes riches en vitamines C que les marins avaient cueilli en Patagonie, sans cela ils n’auraient vraisemblablement pas survécu au scorbut lors de leur odyssée à travers le Pacifique. Le scorbut se manifeste au bout de six semaines, leur traversée dura plus de trois mois.



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