top of page
  • Photo du rédacteurCharles

Malacca, le grand retour de la festa san Pedro

Medan Portugis, le quartier réservé des Pereira, de Melo et autres eurasiens descendants des Portugais établis à Malacca depuis 1511 jubile. La festa San Pedro est de retour après deux années d’absence « covidesques » ou cauchemardesque selon l’appréciation de chacun.


Passons.


Sous un ciel résolument bleu, les hommes s’activent, il faut fixer la croix de san Pedro, placer les filets, hisser les voiles et rivaliser d’astuces avec les concurrents pour remporter le premier prix. Une moto déboule avec saint ? Va pour saint Mystère. Des étals se remplissent de bondieuseries, les bars aussi, mais d’une version profane, liquide pour ne pas dire ambrée et toujours fraîche… Les festivités durent quatre jours, les gorges desséchées nécessitent des tours de chauffe. Communions lah.


Vu de la jetée, le port de Medan Portugis n’est plus que l’ombre d’un souvenir. Une flopée de bestioles s’agitent dans les vasières, cela part en crabe dans tous les sens, effectivement c’en est. La mangrove elle aussi s’en est allée, chassée par les promoteurs immobiliers et leurs tours neuves désespérément vides qui observent de nouvelles consœurs jaillirent des flots.


Encore un peu et l’accès à la mer du Portuguese settlement sera définitivement condamné. Personne ici ne croit plus à un quelconque avenir de la pêche. Les Eurasiens entretiendraient leurs bateaux pour le fun, la pêche aux crevettes n’est plus un métier viable, tous sont passés à autre chose. C’est du moins ce que l’on raconte ouvertement ici.

Juan a revêtu l’habit de San Pedro, clef en main, il tient le rôle du saint protecteur des pêcheurs. Qu’importe le sort de l’activité traditionnelle, les Eurasiens défendent bec et ongle ce qui fait leur singulière identité et c’est tant mieux.


Et c’est ce soir qu’ils la cimenteront.




9 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page