Kwak, kwaak, kwaaak, à la tombée du jour les rives de la rivière regagnent un semblant de sérénité, enfin le gagnerait si les martins tristes n’y avaient élu leurs dortoirs modèle et kwak, et kwak, et kwak puissance mille.
Impossible de les rater, leurs criailleries couvrent pratiquement le bruit de la circulation. Braillent-ils les dernières nouvelles du jour, - en ce moment "co... coro... coranavirus" - marquent ils leur perchoirs nocturnes, qu’importe ils s’égosillent longuement avant de s’assoupir.
Espèces des plus prolifères et invasives le martin triste est d’un naturel querelleur. Pour quelques grains de riz plus, un meilleur site de nidification et pour x autres raisons ils se chamaillent.
En captivité, il pousse éventuellement la chansonnette comme un mainate.
Introduits à Madagascar pour lutter contre les criquets (j’ai donné une fois en brousse malgache, une nuée de criquets, ils se fourraient partout, chemise incluse, stressant !) et ailleurs le martin triste s’adapte à son nouveau milieu, son opportunisme et son agressivité le font considérer comme nuisible.
Les Oiseaux, d’Hitchcock, si, si ils guettent les touristes isolés autour de Bukit Saint Paul...
Fable
le naturaliste Buffon comparait l’alcyon d’Esope au martin pêcheur, un geste perfide envers ce martin querelleur…
L’ALCYON
L’alcyon est un oiseau qui aime la solitude et qui vit constamment sur la mer. On dit que, pour se garder contre les hommes qui le chassent, il niche dans les rochers du rivage. Or un jour un alcyon qui allait couver monta sur un promontoire, et, apercevant un rocher qui surplombait la mer, y fit son nid.
Mais un jour qu’il était sorti pour aller à la pâture, il arriva que la mer, soulevée par une bourrasque, s’éleva jusqu’au nid, le couvrit d’eau et noya les petits.
Quand l’alcyon fut de retour et vit ce qui était arrivé, il s’écria : « Que je suis malheureux, moi qui, me méfiant des embûches de la terre, me suis réfugié sur cette mer, pour y trouver encore plus de perfidie ! »
C’est ainsi que certains hommes, qui se tiennent en garde contre leurs ennemis, tombent, sans qu’ils s’en doutent, sur des amis beaucoup plus dangereux que leurs ennemis.