À défaut de marronniers amplement secoués à la veille du 1er novembre, des flamboyants dont les fleurs tapissent les sous-bois de Bukit cina en rouge.
Ce cimetière serait la plus ancienne nécropole chinoise en dehors de l’empire du Milieu, a priori sa fondation remonte à celle de Malacca ou peu s’en faut. Vu que l’amiral Zheng He établit une base avancée à Malacca vers 1405 cela se tient. Par contre la véracité de l’anecdote d’Ang Li Poh qui est associée à Bukit cina, elle, reste à démontrer. Sino centrisme oblige, j’imagine mal un empereur de Chine offrir en mariage l’une de ses filles à un simple roitelet dont les terres se situent à l’extrémité du monde connu. Fut-il le fondateur de Malacca, l’histoire est peu plausible, à tout le mieux Parameswara obtint la main d’une courtisane ou quelque chose d’approchant à la Cité interdite.
Passons, la plus ancienne tombe identifiée indique 1622.
Un temple chinois, Un mille-pattes ? Des mangues vertes.
Miam ! Miam ! Hélas non, ce sont des fruits du cerbera odollam que j'ai un moment confondu avec le mancenillier -Merci à Frédéric Renn- connu aussi comme l’arbre de la mort ou du suicide. À juste titre, ces fruits sont absolument toxiques.
Comment ça Socrate tu n’aimes pas le goût de ma tisane à la ciguë ! Tiens prend de cet excellent jus de fruits en provenance des Indes pour le faire passer… 𝑜𝑢 𝑡𝑟𝑒́𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒𝑟.
Blague à part, personne n’est censé toucher ces fruits-là, sauf erreur de ma part, on en voit partout. Vous les reconnaîtrez sans mal, la photo de la jeune pousse de cerbera odollam.
Revenons à notre colline des Chinois, du sommet on aperçoit Malacca et au-delà le détroit éponyme. Sur l’image agrandie vous remarquerez sur la gauche un navire à demi masquer par un bâtiment. Légèrement plus au centre une silhouette rectangulaire indistincte flotte sur la ligne d’horizon, un super porte-container empruntant le rail de Malacca.
Dans les sous-bois les ombres s’allongent, les racines aussi, elles envahissent carrément les tombes… C’est bucolique à souhait, mais je ne passerais pas par-là durant le mois des fantômes affamés, des fois qu’ils gratifient les vivants d’un fruit tout frais cueilli sur l’arbre…
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